Cours | Le weicher Stil « style tendre ou doux », manifestation germanique du style gothique international
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L’art roman est indissociable du fait religieux. Il s’épanouit à la faveur de la Réforme grégorienne, aussi bien que des ordres monastiques établis, tel Cluny, ou naissants, tel Cîteaux. L’architecture, la sculpture et la peinture sont l’expression d’une ferveur intense qui se manifeste autant par une esthétique savante, parfois empruntée au monde byzantin, que par une iconographie entretenant les peurs. Si les campagnes se couvrent d’églises et de monastères, parfois grandioses, les villes connaissent un essor qui culmine au 13e siècle entraînant un changement des mentalités et des goûts désormais plus sensibles au réalisme. C’est la révolution gothique que diffuseront les cisterciens et les ordres mendiants. Si le gothique « classique » de l’abbé Suger pose les bases d’une nouvelle spéculation architecturale, entraînant la sculpture, le vitrail et d’autres arts, le gothique tardif est beaucoup plus inquiet, illustrant une époque où les maladies, les guerres et les famines se répandent et persistent. Ces temps troublés génèrent un art très contrasté : un gothique raffiné et précieux dit « international », celui des Princes, et un style qui, a contrario, tend vers l’expressionnisme au 15e siècle et au début 16e siècle, notamment au Nord de l’Europe.