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Association pour la Connaissance de la Culture Historique Littéraire & Artistique


L'association

Bordeaux au siècle des Lumières

La physionomie de Bordeaux au 17e s. est encore très médiévale avec ses trois remparts et ses châteaux (de l’Ombrière ; Trompette et le Fort du Hâ) ; l’implantation des ordres de la Contre-Réforme ne fait qu’ajouter des clôtures conventuelles. Bordeaux est une ville fermée sur elle-même et considérée comme rebelle aux yeux du roi à cause de l’occupation anglaise qui a duré 300 ans, mais surtout en raison des événements de la Fronde. Bordeaux paye son hostilité au roi :  les vestiges gallo-romains des Piliers de Tutelle sont détruits en 1677 par Louis XIV pour étendre le glacis du Château Trompette. Conséquence : Tourny et Portier conçoivent en 1744 un ensemble de promenades entourant les glacis.

Au début du 18e s les jurats bordelais sont toujours hostiles à l’idée de faire tomber les remparts. Ils accueillent mal les projets de transformation urbaine, notamment celui de l’intendant Cl. Pellot, qui, dés 1644, tente vainement d’intéresser les jurats au projet de Pl. Royale.

Or l’activité économique bordelaise est prodigieuse : si en 1705 la ville se dote d’une chambre de commerce, en 1789 elle est le 2e port du monde après Londres. Cette activité suscite un essor démographique sans précédent. La ville ne pouvait plus négliger les aménagements urbains et en 1728 les jurats acceptent l’idée d’une place royale. Nous sommes sous l’intendance de Boucher :

  • 1730 les travaux commencent (J. Gabriel qui meurt en 1742)
  • À droite l’hôtel des Fermes (la régie des Fermes s’y installera en 1738)
  • À gauche l’hôtel de la Bourse prévue dès 1733
  • Les travaux s’achèvent en 1749
  • Statue de L. XV inaugurée en 1743. Bronze, Lemoyne, détruite en 1792

Description :

  • Fort rez-de-chaussée avec arcatures et léger bossage à refends
  • bel étage (chaque travée est rythmée par des pilastres colossaux ; l’ensemble coiffé par une corniche et une balustrade ornée de vases)
  • attique
  • comble brisé à lucarnes de pierre

Le style est français, c’est-à-dire classique (héritage du Grand siècle), avec une inclination pour le décor baroque qui se traduit, entre autres, par un traitement particulier des chapiteaux ioniques à guirlandes.

Cette place royale est le point de départ du réaménagement urbain de la ville. D’abord sur les quais où on réalise l’ensemble à programme le plus spectaculaire au monde pour le 18e s. : une façade sur quai qui se développe sur plus d’un km ! … au-delà de la Porte de Bourgogne.

Ilôt Louis : 1773 autorisation donnée par Louis XV de construire une salle de spectacle. Le roi cède à la ville 4830 toises de terrain permettant au Jurats, pour payer une partie de la construction, de disposer de la vente de ces terrains. La vente se fait attendre pour monter le prix de ces terrains proches de la salle de spectacle qui se construit (spéculation). Ce sont les négociants, parlementaires (proche de la Bourse, pôle du négoce) qui achètent tel François Armand de Saige, baron de Beautiran  et Laparade, seigneur de L’Isle-Saint-Georges et de Saint-Médard, avocat général au Parlement de Bordeaux, commandant des gardes nationales de Bordeaux, élu maire de la ville en 1790. Exécuté le 23 oct. 1793. Saige acquiert 8 lots et 1/2. Son hôtel sera construit par Victor Louis entre 1775 et 1777.

 

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