Acchla

Association pour la Connaissance de la Culture Historique Littéraire & Artistique


L'association

Formes et usages de la folie contemporaine. Par Olivier Oberson

Dans les catégories

La folie est constitutive de l’histoire de la pensée[1]. Elle est, pour Jacques Lacan, inhérente au concept de l’humain, ouvrant le champ de tous les possibles, témoin d’une forme de liberté qui nous dit que nous ne sommes pas des automates[2].

« Ce que Michel Foucault nous apprend à penser, c’est qu’il existe des crises de raison, étrangement complices de ce que le monde appelle des crises de folie. »[3]

Ou encore : « Le comble de l’absurde équivaut à la saturation rationnelle, […] »[4]

Au terme du siècle des Lumières, Goya exprimait ses craintes à l’égard de l’esprit éclairé qui est d’abord un rationaliste. Cette raison, l’artiste la mettait en doute en créant sa fameuse eau-forte, son Caprice n° 43. Le Songe de la raison produit des monstres. Comme si l’homme conscient et certain du triomphe de la raison, occultant par là même la part irrationnelle irréductiblement attachée à son être, la refoulant même, ne pouvait qu’engendrer, dès lors que sa raison partirait en vacance, des horreurs. Ces images spectrales, Goya les a rendues dans ses Caprices (1799) où, en effet, les monstres (Se repulen, Caprice n°51), les sorciers et sorcières juchés sur leurs balais, défient toute logique. Sa Folie de peur (Disparates, 1816-1823) est une effrayante apparition fantomatique qui tétanise quelques soldats, tandis que ses Peintures noires (1820-23) sanctionnent le resurgissement soudain des pulsions les plus viles (Duel à coup de gourdin), des superstitions les plus obscures (Le Pèlerinage de San Isidro) se confondant avec le Sabbat (dit Le Grand bouc), jusqu’au triomphe de Saturne dévorant ses enfants, nous ramenant à l’ère la plus ténébreuse de l’humanité, celle où s’élaboraient les mythes en dehors de tout logos.

Goya, qui côtoyait les asiles, avait sans doute déjà compris que le fait d’isoler les fous et le souci de dénégation cartésienne de la folie[5], de son exclusion hors de la pensée, ne pouvaient que se retourner contre l’homme. Parce que l’esprit des Lumières fait de la rationalité un dogme et que l’encyclopédisme écarte du vécu tout ce que l’esprit savant ne maîtrise pas, la raison accroît le territoire de la folie. Les romantiques ont su dire que le culte de la raison mène à la désillusion, aussi faisaient-ils de la folie l’instrument d’une critique.

Goya était-il fou ? Non ! La plus grande folie serait d’ignorer le versant inconscient de nous-même. Freud écrivait : « les impulsions primitives, sauvages et mauvaises de l’humanité n’ont disparu chez aucun individu, mais elles continuent au contraire à exister, quoique refoulées, [attendant] les occasions d’entrer de nouveau en activité. » Quant à l’intellect purement fondé sur des calculs rationnels, c’est pour Freud « une chose débile et dépendante, jouet et instrument de nos penchants pulsionnels. »[6] Il y a là deux caractéristiques de notre temps que je vous propose d’illustrer.

D’abord, ce que la raison crut en son temps battre en brèche semble l’emporter aujourd’hui : retour d’un dieu intolérant, peur de l’autre, enfermement sur soi, explosion du ressentiment à l’égard des minorités, dénigrement constant, recul du discernement, perte progressive de toute réflexion critique, absence d’entendement, invalidation du sens même de la compréhension[7] jusqu’à « faire de la difficulté de compréhension une injonction morale et un devoir imposé par Dieu ou par l’Histoire […] »[8], légitimation par les masses populaires d’un autoritarisme systématique, retour du « tyran » démocratiquement élu… émergence d’un monde orwellien !

Ensuite, le propre de notre époque est le « règne absolu du calcul ». Il n’y a plus rien aujourd’hui qui ne se règlerait par un algorithme. La solution algorithmique est partout au quotidien dans notre vie par le moyen, entre autres, du portable et autres outils de l’internet. Le problème est, qu’à force de sous-traiter certaines tâches, notre cerveau désapprend[9]. Cette solution a pour terrible conséquence la destruction de « toutes les formes de savoirs »[10]. Parallèlement, « […] les processus d’individuation psychique et collective qui caractérisent la vie de l’esprit sont lentement mais surement anéantis par les industries culturelles passées au service exclusif du marché et de l’organisation de la consommation […] »[11], autrement dit de la data economy. A cause des « systèmes computationnels du calcul intensif, qui sont entre un million et quatre millions de fois plus rapides que les systèmes nerveux », nous perdons progressivement la possibilité d’exprimer toute volonté[12]. Déjà, l’exemple de la télévision était assez frappant : les téléspectateurs synchronisés ne pouvaient que développer des comportements stéréotypés, perdant du même coup toute individualité : « Autrefois c’est vous qui faisiez les images, et maintenant ce sont les images qui vous font »[13]. Aujourd’hui, les chaînes télévisées entièrement consacrées à l’information ressassent inlassablement la même dépêche sans même l’analyser et finissent par adopter les attitudes compulsives des fous pris dans la répétition maladive de gestes et de mots ad nauseam. Mais, que dire alors du pouvoir exercé actuellement par Google, Apple, Facebook, Amazon (GAFA) et autres réseaux prétendument sociaux, tel twitter ? Remarquez que l’éradication de toute différence chez les individus tend à organiser nos sociétés sur le modèle de la fourmilière où « l’individu n’existe que comme cellule »[14]. D’ailleurs, les innombrables traces que nous laissons sur internet fonctionnent désormais comme des « phéromones ». Rassurez-vous, ce sont justement les algorithmes qui assurent l’hypersynchronisation de nos sociétés. On entre dans l’ère de l’industrie des modes de vie[15], de la « gouvernementalité algorithmique »[16]. On passe insensiblement de sociétés de contrôle comme Deleuze les a définies à des sociétés d’hypercontrôle qui s’appuient insidieusement sur l’hyperconnexion rendue possible grâce à des ordinateurs de plus en plus puissant[17]. On assiste à l’avènement de la « normalisation disciplinaire » ce que redoutait Michel Foucault… aussi ferons ce qui est prescrit, serons-nous des personnes normées, « hypernormales ». Seulement, pour l’éminente psychanalyste Hélène Deutsch (1884-1982), l’hypernormalité est psychotique et nous ferons « comme si » jusqu’à ce que l’imprévu mette au grand jour notre délire[18]. Lacan a dénoncé la notion de normal qu’il retournait en « norme mal ».

On perçoit aisément la dangerosité du système qui se met progressivement en place et qui s’est considérablement affermi depuis 2007[19] : ceux qui gèrent ce contrôle permanent de nos vies n’ont pas été élus : les GAFA – purs produits du néolibéralisme – profitent de la faillite de nos démocraties et de la toute-puissance du marché pour imposer leur pouvoir. A terme, le néolibéralisme entend bien discipliner socialement voire assujettir les individus afin qu’ils soient des rouages performants de l’économie[20]. Les citoyens « sont amenés à croire, selon une évolution déplorée jadis par Benjamin Constant, que la liberté consiste non à participer pleinement à la vie publique – comme les Anciens l’entendaient – mais au contraire, au nom de la modernité, à en être prémuni, protégé de l’emprise du gouvernement. »[21]

Depuis quelques années, se développe, notamment au Japon, une curieuse pathologie sociale : des adolescents et jeunes adultes restent enfermés chez eux, connectés en permanence à leur ordinateur. Ce sont les hikikomori, les « retranchés » dont les symptômes vont de la paranoïa à la névrose obsessionnelle en passant par la perte d’empathie, d’où les tueries qu’ils déclenchent de manière régulière aux États-Unis, entre autres pays. La réalité virtuelle (oxymore révélateur – au même titre que « intelligence artificielle » – du déni dans lequel nous sommes plongés), n’est-elle pas une forme d’aliénation ? Et l’image du réel qui prend le pas sur le vécu… « La révolution numérique […] nous mène, dans un monde où l’être humain sera dissocié de lui-même jusqu’à devenir parfaitement contrôlable, […][22] » « Sans altérité, sans confrontation à l’autre, impossible de grandir, d’évoluer. »[23] Ce qui à terme provoquera l’effondrement de l’individu sur lui-même. Plutôt que de cultiver nos différences, notre modernité les asphyxie. L’« homme augmenté », étendard de la modernité, est forcément standardisé. Remarquez, d’ailleurs, que les partisans du transhumanisme ont lancé l’offensive de la perfection contre le hasard qui doit être évacué au même titre que la nature dont l’immense complexité contient l’anomalie, l’étrangeté, la bizarrerie et donc l’improbable. Par contre, dans le cadre de cette idéologie moderniste, il ne s’agira jamais d’« augmenter » notre jugement esthétique, encore moins critique, mais bien notre durée de vie. Le posthumain sera un automate, une absurde Singularité[24] qui ne mourra pas, certes, mais qui ne vivra pas davantage privé qu’il sera de tout désir.

A propos de la modernisation, Horkheimer et Adorno formulaient la crainte qu’« au lieu de s’engager dans des conditions vraiment humaines », l’humanité pouvait sombrer « dans une nouvelle forme de barbarie »[25]. D’après ces auteurs, les « Lumières » (Aufklärung) sont amenées à se transformer en leur contraire. Les barbares sont ceux qui ont bien réfléchi à tout ! Ils rationalisent le risque, calculent toutes les probabilités, jouent sur des mécanismes assurantiels subtils. Bardés de sécurités en tout genre et, à partir de là, complètement désinhibés, ils peuvent donner libre cours à leur pulsions : accumuler frénétiquement. Selon Max Weber, le processus de rationalisation qui s’est mis en place dans nos sociétés accompagne l’« esprit du capitalisme ». Or, le capitalisme d’aujourd’hui est devenu purement computationnel. C’est le règne de la rationalité capitaliste. « La rationalité étant définie par la capacité de maximiser son potentiel individuel sans entraves du collectif, cette conception accrédite symétriquement le lieu commun de la pleine responsabilité personnelle de l’individu qui échoue »[26]. Ce qui ne manque pas de dresser des sociétés schizophréniques ! Justement, « Le capitalisme, en détournant la technique au profit de l’accumulation, n’a-t-il pas largement ouvert les vannes à une pulsion de mort enfouie au cœur de l’humanité ? Si la réponse est oui, ce que l’on peut craindre, alors de mauvais moments attendent les humains. »[27] Claude Lévi-Strauss confiait : « L’espèce humaine vit sous une sorte de régime d’empoisonnement interne et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence : ce n’est pas un monde que j’aime. »[28] Ce poison n’est-il pas « Un ressentiment existentiel devant les vies menées par les autres, causé par un fort mélange de jalousie, de sentiment d’humiliation et d’impression d’impuissance […] »[29], ce qu’Albert Camus appelait « une auto-intoxication, la sécrétion néfaste, en vase clos, d’une impuissance prolongée »[30]. Le sentiment d’impuissance grandit parallèlement au développement des NBICs[31] qui annihilent toute puissance d’exister. J. M. Besnier s’interroge à juste titre sur le « clonage [qui] abolira par exemple le hasard qui règne dans les hybridations naturelles et qui rend incontrôlable l’évolution biologique ; les neurosciences [qui] rendront les humains transparents à eux-mêmes et mécaniquement altruiste ; les biotechnologies [qui] supprimeront le vieillissement et même la mort. »[32] Il s’agit bien d’éliminer toute altérité et de s’en remettre entièrement aux machines ce qui explique en partie cette « dépression qui mine nos sociétés »[33]

Exclure l’improbable c’est exclure le mystérieux, le dangereux, l’inconnu, l’imaginaire et Dieu. Car, si l’on met sa foi dans le calcul du risque et les assurances plutôt qu’en Dieu, on fait disparaître tout garde-fou ce qui ne manque pas d’ouvrir la voie à la désinhibition. Or, « Là où Dieu est mort, […] l’inconcevable est, lui aussi, effectivement possible »[34]. L’inconcevable est incarné par les libertariens, ces barbares désinhibés qui prônent la dérégulation, la dérèglementation, la disruption de nos sociétés. Or, « la disruption radicalise le processus de désinhibition en liquidant toutes formes de systèmes sociaux […] »[35]. C’est le triomphe de l’hubris. Seulement, « Il est fort possible aujourd’hui que ce soit l’asservissement au marché et l’absence d’alternative économique supposée qui libèrent les « agressions autoritaires » »[36].

« Sans répit, nous sommes pilotés, sinon téléguidés »[37]. Les sociétés de marché deviennent addictogènes, stimulent des comportements compulsifs telle la consultation maladive de nos portables, infantilisent le consommateur en lui proposant des jouets connectés dernier cri et provoquent une régression généralisée. Entre autres choses, on ne peut que déplorer l’appauvrissement du langage désormais soumis au diktat des machines. Les transhumanistes, pour certains, cherchent l’anéantissement du langage au « profit » d’une communication directe de cerveau à cerveau par ondes électromagnétiques, communication transparente – le mot est d’actualité – qui peut, comme cela, être contrôlée. C’est un système totalitaire qui se met en place, tel qu’Orwell l’a imaginé, et dans lequel il s’agit de s’emparer des mots. On mesure alors tout ce que la technique nous enlève… autant sinon plus que ce qu’elle nous apporte. Qui pourra dresser le bilan ? L’intuition philosophique telle que Bergson l’a valorisée s’efface devant les technosciences triomphantes. Très justement, le grand philosophe français établissait un rapport entre cette intuition et la création artistique qui ne se réduit à aucun algorithme parce qu’elle est de l’ordre de la vision comme le suggère si bien Pier Paolo Pasolini à la fin de son Décaméron lorsqu’il se demande pourquoi réaliser une œuvre alors qu’il est si beau de seulement la rêver.

Nous vivons dans un déni permanent qui ne manque pas d’attiser la folie – mauvaise mania. Nous vivons au mieux un interrègne (et comme le souligne son concepteur Antonio Gramsci – 1891-1937 – il faudra s’attendre à des « phénomènes pathologiques de très diverses sortes »[38]), au pire nous assistons à la dé-civilisation.

Il faudrait prendre le contre-pied de la prétendue sagesse, trop compromise avec la rationalité, et faire l’éloge de la folie – bonne mania[39] – comme au temps d’Érasme (1509). Il faudrait avec Antonin Artaud revendiquer la folie, opérer un renversement et hurler que « s’il n’y avait pas eu de médecins, il n’y aurait jamais eu de malades »[40]. Les fous savent ce qu’est la vie illimitée, ils ne sont pas contraints par des barrières sociales ou par celles de la norme psychique qui nous empêchent de respirer. Antonin Artaud ne s’est pas laissé brider par la rationalité. Soigné à tort avec des métaux lourds d’une syphilis qu’il n’avait pas contracté, victime d’internements où il subissait l’électrochoc, Artaud savait mieux que quiconque que la raison se transforme parfois en son contraire. Le véritable aliéné est celui qui choisit de le devenir pour éviter de se compromettre avec l’idéal humain bienséant de nos sociétés impitoyables à l’égard des Lautréamont, Nietzsche et autres Van Gogh.

Après tout, de l’avis de Lacan, ce n’est pas donné à tout le monde d’être fou.

Olivier Oberson

[1] A lire : Michel Foucault, Raison et déraison. Histoire de la folie à l’âge classique, Gallimard.

[2] C’est le postulat psychanalytique qui s’oppose au postulat des neuro-comportementalistes qui tend parfois à nous réduire à un mécanisme.

[3] Jacques Derrida, « Cogito et histoire de la folie », dans L’écriture et la différence, Le Seuil, 1979, p. 97.

[4] Jean-Michel Besnier, La sagesse ordinaire, éd. Le Pommier, 2016, p. 91.

[5] Cette dénégation, Michel Foucault nous dit qu’elle se manifeste au milieu du XVIIe siècle, au temps de Descartes.

[6] Sigmund Freud, « Lettre à Frederik van Eeden », Œuvres complètes, Vol. XIII, 1914-1915, Paris, PUF, 1988, p. 125.

[7] Selon la définition de ce mot donnée par Ludwig Wittgenstein.

[8] Zygmunt Bauman, « Des symptômes en quête d’un objet et d’un nom » dans L’Age de la régression, éd. Premier Parallèle, Berlin, 2017, p. 51.

[9] Éric Sadin, La Vie algorithmique. Critique de la raison numérique, L’Echappée, 2015

[10] Bernard Stiegler, Dans la disruption. Comment ne pas devenir fou, éd. LLL, 2016, p. 16.

[11] Ibid., p. 18-19

[12] Ibid., p. 24

[13] Tiré du documentaire Le Temps de cerveau disponible.

[14] André Leroi-Gourhan, Le Geste et la Parole, t. 2, p. 186.

[15] Selon l’expression de Mark Hunyadi, La Tyrannie des modes de vie, Editions du Bord de l’eau.

[16] Selon l’expression de Berns et Rouvroy : http://works.bepress.com/antoinette_rouvroy

[17] Tel le super-calculateur annoncé pour 2018 : l’Exascale en attendant l’ordinateur quantique.

[18] Hélène Deutsch, Les Personnalités as if. Les « comme si » et autres textes inédits, Paris, Le Seuil, 2007.

[19] A partir de 2007, soit juste avant la crise de 2008 (ce qui n’est pas une coïncidence), les GAFA connaissent un exceptionnel développement.

[20] P. Dardot et C Laval, La Nouvelle Raison du monde. Essai sur la société néolibérale, Paris, La Découverte, 2010 [2009].

[21] Sylvie Laurent, La Couleur du marché. Racisme et néolibéralisme aux États-Unis, éd. du Seuil, 2016, p. 17. En rf. au Discours prononcé à Pari en 1819 : « De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes ».

[22] Marc Dugain et Christophe Labbé, L’Homme nu. La dictature invisible du numérique, éd. PLON Robert Laffont, 2016, p. 193

[23] Ibid. p. 166

[24] Ce que porte aujourd’hui l’Université californienne de la Singularité dirigée par Ray Kurzweil.

[25] Theodor W. Adorno et Max Horkheimer, La Dialectique de la raison, 1944

[26] Sylvie Laurent, op. cit., p. 35

[27] Gilles Dostaler et Bernard Maris, Capitalisme et pulsion de mort, Albin Michel, p. 16

[28] 28 octobre 2004

[29] Pankaj Mishra, « La politique à l’ère du ressentiment. Le sombre héritage des Lumières », dans L’Age de la régression, éd. Premier Parallèle, Berlin, 2017, p. 164. Voir aussi Max Scheler, L’Homme du ressentiment, Paris, Gallimard, « Idées », 1933 et 1971. (N.d.T.)

[30] Albert Camus, L’Homme révolté, Œuvres complètes III. 1949-1956, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2008, p. 75

[31] Nanotechnologies, Biotechnologies, Sciences de l’Information, Sciences Cognitives et Neurosciences

[32] Jean Michel Besnier, op. cit., p. 136

[33] Ibid. p. 137. A lire : Alain Ehrenberg, La Fatigue d’être soi. Dépression et société, Paris, Odile Jacob, 1998

[34] Peter Sloterdijk, Le Palais de cristal. À l’intérieur du capitalisme planétaire, 2011 [2008]

[35] Bernard Stiegler, op.cit., p. 320

[36] Olivier Nachtwey, « La dé-civilisation. Sur les tendances régressives à l’œuvre dans les sociétés occidentales », dans L’Age de la régression, éd. Premier Parallèle, Berlin, 2017, p. 211.

[37] Bernard Stiegler, op.cit., p. 396

[38] Antonio Gramsci, Cahiers de prison, édités par Robert Paris aux éditions Gallimard

[39] mania en grec, furor en latin, c’est-à-dire l’extase, la possession divine qui s’empare d’une personne ; entrer dans un état d’enthousiasme, être saisis par la bonne mania, comme disait Platon, c’est-à-dire, la mania divine. Pour Platon, il existe deux espèces de mania : l’une mauvaise provoquée par des maladies humaines, l’autre bonne dispensée à certaines personnes « grâce à un don divin ».

[40] Antonin Artaud. Trop fou pour les Surréalistes, il sera exclu du groupe par Breton.

Articles